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JEU-CONCOURS LITTÉRAIRE PRÉVERT 2014 L’INTÉGRALE TEXTE 001 - Les arbres qui se cherchaient un candidat aux présidentiellesUn jour les arbres se mirent en chemin pour l’université d’été du Morvan, où ils devaient désigner leur candidat aux présidentielles. A leur arrivée, les partisans du cerisier lui dirent : « Nous avons constitué un noyau pour te soutenir, sois notre candidat. » Quoiqu’un peu dur de la feuille, le cerisier se mit à chanter sur le ton du merle moqueur « Le temps des cerises ». Mais lorsque tous applaudirent, il leur dit : « Croyez-vous que je vais renoncer à mes cœurs de pigeon pour aller me balancer au-dessus des autres arbres et me quereller avec les autres pour des queues de cerise ? J’ai bien trop à faire avec mes griottes et mon kirsch. Allez donc chez mon ami l’olivier et sollicitez-le de ma part. » Voilà tout le monde chez l’olivier : « Sois notre candidat » lui dirent-ils. L’olivier resta de bois et leur répondit : « Faudra-t-il, à cause de vous, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres, renoncer à fournir les rameaux de la paix aux milliers de colombes, renoncer aux onguents des malades et aux plats succulents sur les tables du Sud ?... Allez donc trouver le sapin qui sent si bien son âge, cela lui fera de ce monde une sortie honorable : « Président des arbres.» Alors de fil en aiguille, on se joignit aux partisans du sapin. On lui dit : « Allez, lance-toi, tu as un succès fou dans les médias. » Mais le sapin craignant, une fois élu, de passer son temps à se faire enguirlander, leur répondit qu’il était bien trop occupé par Noël : « Croyez-vous que je vais renoncer aux enfants qui sont en ce moment dans leurs petits souliers, pour aller me balancer au-dessus des arbres ? » Laissons-le, dirent les partisans. Il est complètement illuminé. Las de tant de refus, le comité directeur s’est réuni pour examiner la situation : le saule était toujours aussi pleureur ; d’autres, militants de toujours, voulaient faire « tomber des chênes ». On pensa un moment à ce vieil aristocrate d’arbre généalogique, un arbre qui avait de la branche, c’est sûr, mais peu en cour chez les gens du peuplier. Donc disqualifié. Les responsables de la culture s’interrogeaient sans parvenir à se décider : « Hêtre ou pas hêtre ? » sur un ton théâtral. D’autres étaient complètement « noyers » comme ils disaient. « Tout ça pour se faire gauler » rétorquaient leurs adversaires. Comités, réseaux, clubs, se multipliaient sans résultat. De guerre lasse, ayant passé en revue sans succès toute la gent arboricole et forestière, il ne resta en lice que le buisson d’épines. Le trésorier général fit passer un tronc pour récolter de quoi assurer les frais de sa campagne. Et tous les arbres de dire au buisson d’épines : «Allez, viens régner sur notre République ». Piqué au vif il répondit : « Puisque vous m’avez jugé le meilleur de vous tous, je cède à votre insistance » . et le buisson d’épines fut déclaré candidat par acclamation dès le premier tour, car il en avait plusieurs dans son sac. Inspiré du chapitre 9 du Livre des Juges (Bible) TEXTE 002 - Je suis l'arbrePas plus Arbre de Jessé que celui du savoir Encore moins de noël ou arbre biblique ! Arbre qui cache la forêt. Chêne élancé de haute ou de basse futaie. Arbre de vie ou de mai, symbole de fécondité. Arbre à calebasse, arbre quinquina qui chasse les fièvres Arbre à pain, à beurre, à café, arbre à lait palo de vaca. Arbre du voyageur, gorgé d'eau. Arbre aux quarante écus, l’ancêtre ginkgo biloba. Rameaux d'oliviers arbres de paix. Arbre puant stecula foetidia au mauvais sort voué Arbre à suif, à savon, sapindus odorant. Arbre à encens, enivrant les églises. Santal aux étranges fragrances. Chêne de Jupiter, olivier de Minerve ou de Pallas, cyprès de Pluton. Vignes de Bacchus, myrte de Vénus, laurier d'Apollon. Cèdre géant du Liban ou bonsaï nain de demeures. Orme menacé, juge de village. Le fau, fou, fayard, hêtre flambeur Arbre gommeux: grummifére, guttifére, lactescent, résineux, résinifére Indigène ou exotique: okoumé, ébénier, cocobolo Feuillus, chevelus, caduques, épineux, chenus, rabougris, Arbres creux, arbres caverneux, arbres morts. D'ornement, d'agrément, arbres de lumière. Arbres pétrifiés, arbres fossiles ombres des déserts. Arbre du pendu, bois d'injustice. Arbre de Judée, lieu de supplices Et d'autres encore dont je ne suis pas: Papayer, calebassier, Arcanier, amandier, aspidosperma. Berberis ,Cognassier. datura, Dattier, eucalyptus,Figuier, frangipanier, Citronnier, mangoustanier, pyracanthe, quintefeuille. Savonnier, sycomore,styrax, vomiquier, vouacapoua Je ne suis que l'arbre des squares, protecteur de nids, avide de chants d'oiseaux; Mon tronc se grave de promesses oubliées. Mon feuillage apporte la douceur. À mon pied les chiens lèvent la patte. Et le promeneur pressé laisse échapper quelques gouttes. Ecimeurs, sécateurs, scieurs, tronçonneurs je vous redoute. On prélève mon sang laiteux et mes fruits savoureux. Mes fleurs embellissent le logis, le buis veille en tête de lit. Le cimetière est mon royaume, les morts sont mes amis. Je suis l’arbre. Celui que l'on aime et que l'on abat. TEXTE 003 - ARBRES - Qu’est ce que c’est que cette brindille ? Et elle pousse si près de moi ! Sans m’en avertir plus que ça, Moi, le chêne indéracinable ! Dis donc vieux Fou*, tu le sais, toi ? - Ouais, ce sont des Nordmann - Hein ? Des quoi ? Veux-tu bien me le redire, Cela sonne étranger Regarde donc voir, c’est tout piquant Tout raide et un rien agressif Il le sait bien le Nordmann, il est cloné pour ça. Le Noël prochain, il sera le roi de la fête Et après, ce sera fini… la déchetterie. Il le regrettera le grand chêne, son copain Qui ne le voulait pas pour voisin Et le hêtre ce vieux fou de la forêt Qui rigolait bien quand le vent soufflait sur la colline Et ils étaient tous bien contents Quand les champignons leur faisaient Guili-guili sous les pieds… À présent la forêt morvandelle ne ressemble plus à rien Si ! À un damier bien ordonné, décharné et déchu.
TEXTE 004 - D’Arbres et d’Eau Arbres, arbres… vous trouvez que c’est facile à placer, vous, le mot « arbres » ? Et de plus, au pluriel ! Un arbre, oui, c’est singulier, mais des arbres, c’est une forêt… ! Votre forêt, que devient-elle sans eau ? Avez-vous réfléchi avant de dire : « Il est l’élément vivant le plus représenté dans le Morvan ». Regardez-moi quand je vous parle. Comment ? L’eau n’est pas vivante ! Cessez de courir, de gaspiller votre vie, posez-vous sur le bord du moindre filet d’eau ; alors, que voyez-vous : la vie bien sûr ! Toujours animée, l’eau éclate de vie. Les insectes, les plantes et même les arbres chantent ses louanges. Tiens, je l’ai placé ! Quoi ? Mais le mot « arbres ». Cela ne vous fait rien ? Et bien moi, cela m’est égal que cela ne vous fasse rien. Mais vous m’avez fait perdre mon temps, mon filet d’eau est parti, il est déjà loin. Peu importe, je vais filer, libre comme lui. J’en vois un autre ! J’y vais ; adieu Monsieur. TEXTE 005 - FAUSSAIRES D’AMOUR Ils s’aiment, c’est formidable Ils gravent leurs initiales dans l’écorce d’un arbre Des flèches et puis des cœurs Et des cœurs et des flèches L’arbre en a mal au cœur Ses feuilles se dessèchent Il en a tellement vu Ce vieil ami centenaire Son écorce est cousue De l’amour éphémère Brave témoin écorché Au tronc bien encombré Des croix et des zéros Font la tête à Toto J-C aime Marie K-L aime N-O Les amants de l’été Ont gardé sous la peau la lame d’un couteau et accrochent au passé ce qu’ils croient posséder toute une éternité ils s’aiment, ils s’aiment c’est formidable ils gravent leurs initiales dans l’écorce de l’arbre et quand l’arbre devient papier à la mairie des jeunes mariés les amants de l’été peuvent se rhabiller TEXTE 006 - Arbre à cames contre arbre vert Drôle de drame… l’arbre à cames En folie agresse l’arbre de Prévert Pour un regard de travers ? Non, cet insolent lui faisait de l’ombre En plein mois de décembre! L’homme, derrière son volant, Pied au plancher, crinière au vent. Hait à mort les platanes dépenaillés, Stupidement alignés Comme autant de garde-fous, A gauche, à droite, au garde-à-vous Comme par un fait exprès Bridant la course de son cabriolet! «Sales troncs déguenillés Allez vous rhabiller ! Otez-vous de là, misérables érables, File ma belle décapotable. Cap sur Paname en fête! Priorité à l’arbre à cames en tête!» Soudain, dans sa surpuissante voiture, Le dandy, forçant encore l’allure, Fonce avec la fougue de la jeunesse Embrasser le dernier platane venu, Baiser mortel qui l’expédia en vitesse Au pays d’où nul jamais n’est revenu. Ames sensibles, s’abstenir! Etrange christ, en vérité, ganté de cuir, Désarticulé, comme cloué Au fût de l’arbre blessé! Mais, au milieu de la foule blasée Seule la tôle est vraiment froissée, Et le vieux journaliste bien triste, Un si charmant automobiliste!... L’enquête diligentée sur le champ Et sur la chaussée Par la maréchaussée A permis de dresser Un constat consternant Dressé, mais nonobstant, Faute de moyens, couché Sur du papier nullement glacé, Etablissant avec inexactitude Et néanmoins obstinée certitude L’entière responsabilité de l’érable, Qui, comme chacun le sait, Est un faux platane, donc suspect Et conséquemment coupable. -- Chef, que fait-on? L’arbre respire encore Une vilaine plaie au tronc. -- Brigadier, faites preuve d’autorité! Etablissez son identité Platane, érable ou sycomore. Vérifiez s’il avait le droit De stationner à cet endroit. Je veux sur l’heure un rapport Sur les circonstances de la mort. Ces arbres au bord de la route Pas de doute, Décréta, catégorique, Un expert, appelé sur les lieux C’est la faute au gaz carbonique, Pardieu, Ces arbres ne sont point de bois tendre, Il convient de les abattre sans attendre Si le platane respire encor’ C’est qu’il n’est point mort. Tout juste condamné A être exécuté, tronçonné. débité, supprimé, éliminé! ôté du bas-côté, Innocent décor, Accusé à tort D’être la cause de la mort… Julio de la Plata TEXTE 007 - Ulmen, de profundis. Qu’est l’orme De Lormes Devenu? Bel arbre à jamais disparu, Petit le parasite, grande ma peine, A quand le tour du hêtre, du chêne ? Nos vastes forêts sont sur le flanc, Nous les exploitons, les saignons à blanc, Au nom de la sacro-sainte rentabilité, De l’obsédante compétitivité. Une véritable hécatombe, Qui nous conduit tout droit à la tombe ! Et tandis que triomphe le douglas, Hélas, Le feuillu se meurt. Devant un si grand malheur La multinationale reste de marbre Car elle aime les arbres Comme l’ogre aime les petits enfants, Qu’il dévore avidement. Elle est cotée en bourse Et rien ne l’arrêtera dans sa course Au profit! Et nous scandons «halte, ça suffit!» Je veux bien que l’on crie au scandale, Aux modernes Vandales En Afrique, en Amazonie, Et plus encore en Malaisie A qui revient la palme, De l’autant En emporte l’orang-outan! Stop, on se calme! Car enfin, sous nos propres yeux Nous détruisons à grand, à petit feu, Les massifs de nos encore vertes collines Voisines. La forêt, nos arbres, nos sous-bois, En danger n’auraient-ils pas droit A un peu plus de sollicitude ? La mystérieuse Et si précieuse B-i-o-d-i-v-e-r-s-i-t-é Indispensable à notre santé, Exige que nous changions nos habitudes, Que nous apprenions à la connaître, La respecter, lui reconnaître Ses bienfaits aux grands et aux petits! Elle requiert toutes nos attentions, Modérons nos appétits, Réfrénons notre consommation… Travaillons, prenons de la peine, C’est une œuvre de longue haleine, Si nous voulons continuer de respirer Sainement, ici et maintenant. L’affaire de nos chers dirigeants? De nos valeureux z’écolos, Ces rigolos, Que dis-je, ces fous? Non, mes enfants, chacun d’entre nous, Quelle que soit sa religion, Sa philosophie, ses convictions Ou la couleur de son écorce A son rôle à jouer, Sans tricher, Aux arbres citoyens, unissons nos forces! Un jeu très sérieux, à la vie, à la mort! De toute l’humanité se joue le sort. Cela ne concerne pas seulement L’orme mort à notre porte, Que faire ici et maintenant? Ne dis pas «advienne que pourra» Ou encore pis «que m’importe?» Réagis! aide-toi, le ciel t’aidera. Ulmen, de profundis! Ora pro nobis! A genoux, mes frères, prions! Non, mon père, d’abord trions! Jehan de Boisvoisin TEXTE 008 – Symphonie inachevée Quel est ce bruit dans la forêt? C’est quoi ce boucan? Qu’est-ce donc? On dirait Le toucan! Mais non, mon gros bêta, Ce n’est pas encore le monde à l’envers ! Ce que tu entends là N’est autre que notre futé pic-vert Qui, loin d’être fou, Frappe ses trois petits coups A la porte vermoulue De quelque larve dodue. Ecoute la mélopée des esprits de la forêt Qui nous charme et nous distrait, La symphonie des hôtes de ces bois, Jouée par des myriades d’artistes, Infatigables concertistes, Embouchant flûtes et hautbois, Nichés dans nos épaisses haies, Perchés dans nos hautes futaies, Ou en équilibre sur un frêle roseau Au bord du gazouillis de l’eau. Tout là-haut les bourgeons éclatent, Le sous-bois grouille de mille pattes Et bruit des refrains obsédants De moustiques, avides de notre sang! Seul le papillon volage Tout à son éphémère bonheur, Frémissant de ses quatre ailes Ornées d’élégants tatouages Volète sans bruit de fleur en fleur, Léger, distrait, insouciant, Imprudent, inconscient, Sans voir qu’entre deux tiges d’airelles La sournoise épeire aux aguets A tissé sa toile gluante dans les marais. C’est que, régi par un ordre dit naturel, Le monde de la forêt sait être cruel, Cet univers apparemment libre Obéit en fait aux dures lois de l’équilibre Tellement fragile De la chaîne alimentaire: Dame belette sanguinaire Saute au cou de lapin agile... Le coucou descendu de sa pendule, Parfait parasite sans scrupules Squatte le nid de ses congénères Abusés dans leur rôle de père et mère. Le loup dévore l’agneau, La couleuvre avale le crapaud… Et de Lormes à Avallon En passant, forcément, par Bruxelles Les couleuvres sont de celles Que nous nous avalons. Ô vénérée mère Nature… Chez toi aussi c’est la dictature, Ici aussi, vous pouvez me croire, Chaque jour, chaque soir, chaque matin On se bat pour son territoire, Des mâles stupides luttent à mort Non pour un morceau de pain, Tous ces titanesques efforts Juste pour séduire une femelle C’est aussi ce qu’on appelle Sans autre considération L’instinct de conservation. Sans imams, gourous ou bons apôtres, Sans les préceptes d’une religion, On se mange l’un l’autre, Sans excès, sans passion, Sans gratuite méchanceté, Juste pour subsister, Parce qu’on a faim, Finalement c’est la quête de nourriture Qui dicte sa loi au sein de la Nature, Est-ce mieux chez les humains? Ludwig von Armonie TEXTE 009 - LE SECRET DE L’ARBRE – auteur 12 ans Un arbre gelé Dans un pré égaré Se balance, au rythme du vent de l’hiver En cette nuit de décembre Un homme marchait Grand et courbé par l’âge. Il s’était arrêté bien des années avant Pour se reposer d’une journée d’écolier. Il était revenu pour revoir, retrouver Dans l’écorce rugueuse de l’arbre Un message oublié qu’il avait gravé. En grattant doucement l’écorce de l’arbre Il découvrit en effet une minuscule écriture gravée au couteau Un sourire lumineux éclaira Le visage ridé du vieillard. Et parmi les flocons de neige Il murmura son message à la brise du soir. Il parla aux étoiles et au clocher du village Les simples petits mots gravés dans le cœur de l’arbre « Je suis libre comme un papillon Liberté est mon nom » TEXTE 0010 - LE LEVEUR DE SOLEIL auteur 12 ans Il marchait Il marchait seul dans la nuit Autour de son cou Un pipeau tout de bois taillé Se balançait au rythme de ses pas fatigués Il neigeait, les flocons recouvraient Son manteau de laine usée. Une douce brise balaya la plaine Le vieillard lentement leva la tête Vers le ciel étoilé. Et dans ses yeux se refléta Des étoiles dorées, brillantes de liberté Il continua d’avancer Les yeux toujours levés au ciel. Pour enfin s’adosser à un vieux peuplier Puis il ouvrit grand sa bouche Et ses paroles firent danser les étoiles et fondre la nuit Il leva haut ses bras fatigués Et le son du pipeau réchauffa la terre Et dans une dernière clameur le soleil se leva L’univers tout entier fut teinté de rose Au loin un coq chantait. TEXTE 011 - MON ARBRE PRÉFÉRÉ / auteur 12 ans C’était une île déserte Sans rocher ni plante verte Où il n’y avait rien Que du sable doré Qui scintillait au rayon du soleil Mais depuis la tempête Des graines colorées Emportées par le vent Sont venues se poser . Et depuis ce jour des arbres et des fleurs De toutes les couleurs ont poussé Recouvrant le parterre d’un manteau d’été Des arbustes de pays éloignés Ont grandi Beaucoup venant de France ou d’Italie Les marronniers, les amandiers et les cocotiers Se dressaient gigantesques Parmi les bougainvilliers Mais moi dans tous ces arbres Mon préféré est celui Du bonheur et de la liberté TEXTE 012 - Mêle émoi dans nos bois R. Tape clapot R. Tape clapot Fortune du pot Fortune du pot Mêle émoi Mêle émoi Dans nos bois Dans nos bois 1. Un frêne bat des mains 4. Toque pluie de châtaignier L'escargot boute-en-train De la dernière n'est née Un frêne bat des mains Bassine bruine d’alisier Corne doux tout en chemin De la dernière n'est née Débâcle à tous les rayons Bûcheron de la belle s'éprit Une grenouille en son layon Sous la ramée bien à l'abri Débâcle à tous les rayons Bûcheron de la belle s'éprit Susurre guillerette chanson Conter fleurette bien lui prit R. R. 2. Le ru rue dans les brancards 5.Ne dit-on pas qu'en Morvan Le boueux terrasse son brocard Toute belle vient à temps ? Ravine-vine au gré du hasard Ne dit-on pas qu'en Morvan Le boueux terrasse son brocard Toute ombre est un galant ? Coucou qui s'en dédie Aucune pluie ne nous chagrine La ramure rigole sylvie Au bois au bois de Mélusine Badine qui cherche parapluie Aucune pluie ne nous chagrine La ramure rigole sylvie Ne dit-on pas dame Ondine ? R. R. 3. Quel est-il ce bûcheron R. Tape clapot Au pied du chêne buron Fortune du pot Qui tance loin ses jurons Elle et moi Au pied du chêne buron ? Au fond de mon bois Même son de cloche De proche en proche Même son de cloche Taille taillis sur la Roche ! TEXTE 013 – LA FORÊT Sombre, comme un regard de haine, Profonde, tels des yeux que la peine, Le chagrin ont trop agrandis. Dévastée comme ces yeux qui Ayant vu la mort et l’horreur Garderont ancrée la douleur. Grande tel un regard d’enfant Battu par la vie, sans parents. Bleutée, pareil à ce regard Vif et malicieux du vieillard Pour qui elle n’a plus de secret. Dorée tels les yeux de l’effraie Que seule la nuit peut allumer. Calme, comme le regard aimé Qui protège, rassure et charme, Evite lorsqu’on se sent perdu D’avoir au bord des yeux les larmes. TEXTE 014 - MURMURES Ecoutez, écoutez les arbres murmurer…. ! Vous n’entendez donc pas ? Non … vraiment ? C’est dommage ! Ils savent des secrets ! On dirait de vieux mages, Connaissant de la terre les mille et un parfums, Ils enfouissent en elle leurs racines sans fin. Savent tout du ciel gris, du ciel noir ou pervenche, Y accrochent leurs branches. Savent bien dire toute la folie du vent En frissonnent souvent ! Connaissent en musique les morceaux les plus beaux, Ils servent de nichoir à des milliers d’oiseaux. Comprennent du soleil toutes les facéties Puisque depuis toujours s’amusent avec lui. Le cycle des saisons pour eux n’est pas mystère, Ils changent de costumes depuis des millénaires ! Ils manient la palette en peintres de talent, Ils teintent vert l’été, en rose le printemps. Ils enflamment l’automne pour mieux noircir l’hiver. Savent que le temps passe trop vite à nos yeux Sont fiers qu’avec eux il soit plus généreux. Ils connaissent l’amour, la passion, les tourments Puisqu’ils offrent leurs troncs pour graver nos serments. TEXTE 015 - L’Arbre-vie |
![]() | «Méthode de critique littéraire née au cours des années soixante, issue de la sociologie. Elle apparaît comme une tentative pour... | ![]() | «L’univers de Jacques Prévert», réalisé dans le cadre de l’unité valeur si28 au cours du semestre de Printemps 2003 |
![]() | ![]() | «L'étude précise des liens et échanges qu'entretiennent des formes d'expression artistique différentes» | |
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![]() | ... | ![]() | «le Mur invisible», adaptation cinématographique du roman de Marlen Haushofer (film pressenti pour la semaine franco-allemande de... |
![]() | ![]() | «Barbara», une petite biographie sur Jacques Prévert, les poèmes qu’il a écrits, les recueils ou encore les scénarios pour des films.... |