télécharger 35.13 Kb.
|
UNE INSTALLATION COMPLIQUEE ! LE PERE MARCEL GRIMONPONT, (1966-1978) ![]() Parmi les nombreux curés qui sont passés à Fuveau, certains ont marqué l’histoire, par exemple, le curé Joubert à qui on doit la construction de l’église actuelle, le curé Moisan, resté 40 ans au service des Fuvelains ; mais le père Grimonpont qui a œuvré pendant 12 ans dans notre paroisse, est passé presque inaperçu et n’a pas été reconnu à la hauteur de la tâche qu’il a accomplie. Marcel GRIMONPONT, originaire de Saverne dans le Bas Rhin, né le 29 novembre 1923 a été ordonné prêtre le 29 juin 1950. Avant d’arriver à Fuveau, il sera curé à St Rémy de Provence, à la paroisse du St Esprit à Aix, puis aumônier et économe au Collège Catholique d’Aix. D ![]() En dehors de ça, il est aussi musicien, il joue de l’orgue, mais chante faux ! Brancardier et aumônier de l’Hospitalité Ste Marthe, il effectuait chaque année un pèlerinage à Lourdes. Lorsqu’il vient visiter sa future paroisse en 1966, il a les larmes aux yeux en faisant le tour « du propriétaire » : La voute du chœur est ravagé par des fissures provoquées par les infiltrations d’eau de pluie, le maître autel a été désaffecté pour cause de danger de chutes de pierres de la voute et le culte est célébré en travers de l’église, l’actuel autel de Ste Anne servant de maître autel. Le soubassement du clocher à l’intérieur de l’église a été bétonné pour donner une assise solide (1961). Dans cet amas de béton, l’autel de St Joseph est emmuré. Le clocher a été consolidé par d’énormes ferrailles, ce qui aura le résultat inverse de celui escompté, au lieu de le maintenir, il l’alourdit et les fissures augmentent. ![]() Dès son installation en septembre 1966 Il s’attelle pourtant à cette lourde charge. Le campanile est démoli et les cloches démontées (novembre 1966 à début 1967). Notre curé, inventif, fait installer des haut-parleurs reliés à un tourne-disque qui diffuse lors des offices la sonnerie des cloches de Notre Dame de Paris ! Ce qui lui vaut des lettres d’insultes expédiées par un fuvelain habitant le boulevard Loubet : « …cette machine infernale qui vous perce le tympan et rend les animaux en furie…. (23/10/1966) ». « … hauts parleurs qui rappellent un champ de foire… pourquoi ne pas faire annoncer les horaires des messes par le crieur public… (31/10/1966) », lettres auxquelles le père Grimonpont répond avec courtoisie, proposant même un rendez-vous pour en parler plus librement. Il ira même jusqu’à consulter un de ses amis avocat à Aix, et aussi le maire de Fuveau pour savoir si une loi, un décret, interdisent l’usage de hauts parleurs. La réponse est négative. Le mercredi 17 novembre 1966, dans la nuit, la coupole du chœur s’effondre, provoquant de nombreux dégâts ; un souci de plus pour notre curé. Il va falloir dégager et sécuriser l’église. L’entreprise chargée de la réfection des toitures et charpentes, mandatée par la mairie, cesse ces activités par manque de crédits. Les travaux sont arrêtés le 10 mars 1967. Mais pour autant, le curé Grimonpont ne cesse pas ses activités de « curé », il assure chaque dimanche deux messes à Fuveau et une à la chapelle st Jean à la Barque, le chapelet à l’église le soir. En semaine, il célèbre la messe chaque jour et le samedi, il célèbre à Châteauneuf-le-Rouge. Il s’occupe du catéchisme aidé par quelques dames de la paroisse. Organise les retraites pour les enfants faisant leur première communion. Il participe activement aux réunions de préparation de la Kermesse des Écoles Libres. Il s’occupe de grands ados (16-20 ans), leur installant un local dans les salles du Cercle Saint Michel. Pour l’anecdote, ses ados s’amuseront une fois à changer le disque des cloches, le remplaçant par un « tube » de Johnny Hallyday ! Les répétitions de la chorale se passent chez lui, le soir autour de son orgue personnel. En décembre 1967, il installe une « chapelle provisoire » au cercle St Michel (dans l’actuelle salle de bar), chapelle plus facile à chauffer qui sert en semaine et pour les confessions. Il fait fabriquer, par un menuisier fuvelain, un autel provisoire en bois (visible au fond de l’église), qu’il met en place en avant dans le chœur, et cache les travaux par de grandes tentures en demi cercle autour de cet autel, et rétablit ainsi le culte normal. L ![]() Le curé Grimonpont, grand musicien, est un ami de Pierre Bardon, alors professeur de flûte au conservatoire d’Aix ; celui-ci lui propose d’organiser un concert d’orgue à l’église le 26 mai 1968 pour aider à financer les travaux. Il va falloir attendre le 11 mars 1968 pour voir la création du Comité de protection et de restauration des édifices du culte de Fuveau (association déclarée à la Sous Préfecture d’Aix le 18 septembre 1968), qui sous l’impulsion de notre curé qui en est le secrétaire et de son président Ange Vitalis, retraité des Mines et surtout président de la Caisse d’Épargne de Fuveau, va œuvrer pour la restauration de notre église. Dès lors, tout s’enchaîne, création d’un compte bancaire à la Caisse d’Epargne, contact avec le Maire, M. Alexandre Philip pour diverses autorisations, nomination par l’archevêché d’un métreur-vérificateur des travaux, M. Teyrol, qui se chargera des contacts avec les entrepreneurs. Un projet en deux parties est retenu, une première tranche de « grosses réparations » et une deuxième tranche « travaux clocher, nef, coupole… » ; l’entreprise BROLLI de Marseille est retenue. Le président Vitalis et notre curé font jouer leurs connaissances et rencontrent le 3 novembre 1969 le Sous Préfet d’Aix en compagnie de M. René Hostache, [membre du conseil économique de l’archevêché, délégué au secrétariat d’Etat du Premier Ministre (J. Chaban-Delmas) en charge de la Jeunesse et des Sports] ; celui-ci leur conseille de faire une demande de subvention auprès de l’Etat. La première tranche des travaux doit commencer dans la semaine du 9 au 16 novembre 1969 et doit être terminée à la fin de l’année ! Novembre 1969, nouveau concert de Pierre Bardon aux orgues de St Maximin. Début janvier 1970, c’est M. Rastoin, sénateur et président du conseil d’administration de la Caisse d’Epargne des B.D.R. qui intervient et constitue un dossier de demande de subvention à la Caisse d’Epargne. M ![]() ![]() Le 2 mai 1970, le plafond provisoire étant terminé, le maître autel (offert par une paroissienne) installé dans le chœur, on peut procéder à la consécration de cet autel par notre archevêque, Monseigneur Charles de Provenchères, assisté des prêtres de la région ; on fête aussi les noces d’or de deux prêtres fuvelains, l’abbé Cheylan et l’abbé Paul. A ce jour, 45 ans après, le plafond provisoire est toujours en place et je crois qu’il le restera longtemps encore ! Novembre 1970, concert de la famille Bardon (flûte et harpe). Année 1971, continuation des travaux, mises hors d’eau, avec son lot de périodes de travaux et d’arrêts, de courriers, coups de téléphones, rencontres, réunions …. Où l’on reparle des cloches…. Les trois cloches anciennes vont être remises en place, celle qui a été cassée, va être refondue par la Société Paccard d’Annecy, le bronze inutilisé sera revendu et la somme couvrira les frais de l’électrification des sonneries. C ![]() A ![]() Une autre bonne nouvelle vient mettre du baume au cœur du père Grimonpont, deux cloches lui sont offertes providentiellement par Mgr LECAT, parent d’une paroissienne, ancien vicaire général d’Oran, qui a récupéré un lot de cloches de l’église d’Aïn Temouchent qui a été transformée en mosquée. On ne peut refuser pareille offre ! Ces cloches sont installées dans le clocher le 5 mai 1972. Une petite anecdote cependant : l’architecte qui a fait les plans du campanile du clocher n’a pas pensé au passage des cloches pour leur mise en place, et notre curé a dû faire appel à un artisan fuvelain pour qu’il vienne agrandir par une saignée le bas du campanile pour faciliter le passage du bas des cloches. Octobre 1972, chutes d’une partie du plafond près des orgues. Nouveaux courriers, nouvelles attentes de travaux… Décembre 1972, concert par la famille Bardon. Le 16 juin 1973, il aura la joie d'organiser dans l'église, l'ordination de Georges ROUBAUD, enfant du pays, et dernier prêtre fuvelain à ce jour. Janvier 1974, nouveau concert. En juin, c’est la toiture de la chapelle St Jean à la Barque qu’il faut réparer d’urgence. Puis ce sont des pierres de soutien de la croix du fronton de l’église qui se sont détachées et qu’il faut réparer. En octobre 1974, on attend toujours les travaux de réparation au dessus de l’orgue. Fin janvier 1975, c’est la chaudière qui tombe en panne, il faut refaire toute l’alimentation électrique. L ![]() Sur le compte rendu du conseil d’administration de l’association on peut lire en date du 19 décembre 1976 : …le 17 décembre, le Christ est remis en place au dessus des orgues, et les travaux sont terminés… ». A croire que c’étaient des travaux d’Hercule !!!! Commencés en 1961 ils se sont terminés en 1976. Vous tous, amis fuvelains, anciens et nouveaux paroissiens, si vous avez trouvé cet article un peu long et fastidieux, pensez à notre brave curé qui a enduré tout ceci avec patience. Comme il est noté dans le registre des comptes de l’association de défense, le père Grimonpont a donné pendant plusieurs années son « salaire » à l’association, prétextant qu’il prenait ses repas chez soeur Saint Privat, qu’il était souvent invité dans les familles, et que son « corps de balai » entretenant sa maison, il n’avait pas de frais, hormis sa voiture. Rendons hommage à toutes ces personnes qui, pendant toutes ces années de travaux, se retrouvaient le samedi pour remettre l’église en propreté pour les messes du dimanche. « Corps de balai » qu’il n’oubliait pas. Chaque année à son retour de Lourdes, chacune avait soit une image, une médaille, une statue… et lors du pèlerinage traditionnel des communiants à Notre Dame de la Garde, il invitait « ses dames » à être du voyage. Il restera à Fuveau jusqu’en 1978 où il sera nommé curé à Saint Andiol. Là, la maladie le rattrapera, il sera hospitalisé à l’Hôpital Paoli Calmettes à Marseille. Jeannine Bardon, fidèle amie du prêtre, organisera un « tour de garde » avec les paroissiens de Fuveau qui ne l’abandonneront pas. Il décèdera le dimanche 19 octobre 1980 à St Andiol où il est enterré. Merci pour la tâche accomplie. Sources : Archives paroissiales LES JOLIES CLOCHES DE FUVEAU Poème de Charles BARET (1881-1978) Depuis quelques jours à Fuveau Dans son clocher perché bien haut On peut y compter six cloches Chacune sa propre note Parler des notes de leurs sons Serait je cois un peu trop long ; Monsieur le Curé les connait, Cela suffit et c’est parfait. Remercions notre Curé Qui a été très affairé Pour faire placer là haut Les jolies cloches de Fuveau On a ajouté le bourdon Qui complète le carillon Si l’on choisit bien leurs sons On pourra en toutes saisons Sonner des chants de Religion. Alors quel plaisir nous aurons Quand on les entendra, là haut Les jolies cloches de Fuveau. Pour sonner tous les offices On a mis pour artifice De simples fils électriques C’est cela qui nous explique Qu’il faut presser sur des boutons Pour obtenir leur carillon Et faire entendre de là haut Les jolies cloches de Fuveau. Pour n’avoir aucun reproche Avant de vanter les cloches Je dois décrire leur clocher Qui vient d’être surélevé Bâti dans un nouveau style Il domine notre ville. Nanti de barres en béton Qu’on appelle des abats sons Dirigeant toutes sonneries Sur la surface du Pays Ainsi dans notre village On entend mieux à tout âge Les sons que nous envoient d’en haut Les jolies cloches de Fuveau Des fois elles sonnent un glas Mais de cela n’en parlons pas Car même sans grand vacarme Elles font verser des larmes, Mieux vaut sonner des mariages Quand les fiancés ont l’âge On est bien sûr cette fois Qu’elles répandent de la joie Dans le cœur des deux familles Du garçon et de la fille, Elles sonnent bien comme il faut Les jolies cloches de Fuveau. Tous les dimanches, le matin Si vous êtes dans le chemin, En écoutant leur carillon Regardez à l’horizon Vous verrez partir les moineaux Et peut être des passereaux Ils volent tous à tire d’ailes Imitant les hirondelles. Elles affolent ces oiseaux Les jolies cloches de Fuveau Par beau temps, ou par la bise Elles appellent vers l’église Tous les chrétiens à la prière Commençant par Notre Père, Mais un peu avant la Messe Toutes les sonneries cessent, Elles se reposent là haut Les jolies cloches de Fuveau. Je crois en avoir assez dit Mais je dois ajouter ceci Mon poème est dédié A notre bon et cher Curé, S’il trouve long mon résumé J’espère être excusé D’avoir décrit par tous ces mots Les jolies cloches de FUVEAU. Charles BARET - 2 Octobre 1972 |
![]() | «Poésie», 1966, isbn : 978-2070300075, et Calligrammes, Gallimard, «Poésie», 1966, isbn : 978-2070300082 | ![]() | «Études proustiennes» n° 1, 1992, Éditeur de la Série Marcel Proust : Pierre-Edmond Robert |
![]() | «Un père et un fils» : «En approchant de son usine, le père Sorel […] IL était toujours battu» | ![]() | «d’ornement perturbateur» (cf. Marcel Pérès, «Les voix de plain chant»). La notation musicale participe à faire disparaître l’ornementation... |
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | ||
![]() | «Fondements empiriques d’une théorie du changement linguistique», paru en 1966 | ![]() | «la scierie», «la route d’Avers». Le lecteur attend la suite car en réalité, les informations restent floues |