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Séquence : Parlez-moi d’amour ! Séquence élaborée par M. Alain Guerpillon, chargé de mission d'inspection, professeur agrégé au lycée Thiers à Marseille. Corrigé des exercices Avertissement Les corrigés proposés ici sont à destination des professeurs dans le cadre de la préparation du cours. Ils ne constituent qu’une base de réflexion. Il faut ensuite réfléchir à la manière dont ce travail de préparation va nourrir le cours et à la démarche pédagogique à mettre en œuvre de façon à ce que le travail soit véritablement effectué avec les élèves. En aucun cas, les documents ne peuvent être dictés aux élèves ni se substituer au travail collectif de la classe. Perspective d’ensemble : La déclaration d’amour est un motif récurrent de la littérature romanesque, dont le romantisme a fait le moment privilégié d’une accession au sublime. Aussi est-ce ce motif dont s’emparent bien souvent les écrivains réalistes, pour le frapper de dérision au moyen de la voix distanciée du narrateur, et dénoncer ainsi ce qu’ils considèrent comme les illusions de l’idéalisme romantique. C’est dans cette perspective que s’inscrit aussi Zola ; seulement, plutôt que de recourir à la dérision, il entreprend de faire pénétrer au cœur même de la scène de déclaration amoureuse les thématiques caractéristiques du roman naturaliste. Il fait apparaître dans toute leur crudité les pulsions de vie et de mort qui habitent des personnages réduits au rang de simples jouets des forces de l’hérédité et du milieu social. C’est précisément là où le personnage romantique touchait enfin à l’absolu, que se manifeste le mieux, chez Zola, l’impossibilité d’échapper au déterminisme ; au lieu d’accéder à une transcendance, le personnage est ici rappelé à sa nature. Lecture analytique du texte de Musset La représentation de l’amour :
- l’isolement qui réunit les deux amants : « Quand la vieille dame se fut retirée »1 - thème constant « je », « elle » - lexique de la passion : « volupté »8, « enivrait »8, « amour »15, 15-18 - marques de l’intensité : « la plus belle nuit du monde »3, « une clarté plus vive »4, « tout… si plein »13-14 + forme exclamative - jeu des sens : visuel : 4,8,…, tactile :5 ; 9 ; olfactif : 5 ![]()
![]() Pour mieux comprendre l’expression « volupté mélancolique », voici ce qu’en dit Senancour dans la lettre XXIV de son roman Oberman : Fontainebleau, 28 octobre, II. « Lorsque les frimas s’éloignent, je m’en aperçois à peine : le printemps passe, et ne m’a pas attaché ; l’été passe, je ne le regrette point. Mais je me plais à marcher sur les feuilles tombées, aux derniers beaux jours, dans la forêt dépouillée. D’où vient à l’homme la plus durable des jouissances de son cœur, cette volupté de la mélancolie, ce charme plein de secrets, qui le fait vivre de ses douleurs et s’aimer encore dans le sentiment de sa ruine ? Je m’attache à la saison heureuse qui bientôt ne sera plus : un intérêt tardif, un plaisir qui parait contradictoire, m’amène à elle lorsqu’elle va finir. Une même loi morale me rend pénible l’idée de la destruction, et m’en fait aimer ici le sentiment dans ce qui doit cesser avant moi. Il est naturel que nous jouissions mieux de l’existence périssable, lorsque, avertis de toute sa fragilité, nous la sentons néanmoins durer en nous. Quand la mort nous sépare des choses, elles subsistent sans nous. Mais, à la chute des feuilles, la végétation s’arrête, elle meurt ; nous, nous restons pour des générations nouvelles : l’automne est délicieux parce que le printemps doit venir encore pour nous. Le printemps est plus beau dans la nature ; mais l’homme a tellement fait, que l’automne est plus doux. La verdure qui naît, l’oiseau qui chante, la fleur qui s’ouvre ; et ce feu qui revient affermir la vie, ces ombrages qui protègent d’obscurs asiles ; et ces herbes fécondes, ces fruits sans culture, ces nuits faciles qui permettent l’indépendance ! Saison du bonheur ! je vous redoute trop dans mon ardente inquiétude. Je trouve plus de repos vers le soir de l’année : la saison où tout paraît finir est la seule où je dorme en paix sur la terre de l’homme. » Lecture analytique du texte de Chateaubriand : Un duo d’amour Une double déclaration d’amour … Un amour partagé ; l’enfermement dans le couple où chaque être ne vit que pour l’autre (8-9) : lien 1ère et 2ème personnes désignation laudative polyptote : amour, aimer, amant parallélisme des apostrophes figure métonymique du cœur … qui révèle un amour impossible (les figures d’opposition) - vocabulaire : contradiction, regret, apparent - syntaxe : négation (31, 35), subjonctif à valeur d’irréél (31) ; temps des verbes (31-33) : le bonheur est rejeté dans le passé (imparfait et passé composé) et le malheur est lié au présent et au futur) ; coordination adversative et (5, 27, 31) - figures de style : antithèses (5 : joie ≠ dévorer ; 17 … à travers une parole torrentueuse et poétique - torrentueuse : périodes (Atala : 6-13 (anaphores et parallélismes) ; 27-35 ; Chactas : 23-26) - poétique : images (comparaisons 7, 18, métaphore 23-24) ; périphrases (10), rythmes binaires (8-17 ; 31-32 avec amplification rythmique), rythme ternaire (15-16), prose musicale : 7-8 : 3/3/5/3/5/5/3/5/6/5. Des êtres de passion Une sensibilité exacerbée … - lexique de la souffrance (noms : 26 douleur, 28 tourment, adjectifs :2, 32 triste, 17,34 affreux, affreuse, verbes :2 tressaillait, 4 effrayait, 8 frémis, 9 mourir…) - adverbes de dramatisation : 1 bientôt, 2 précipitamment, 4 surtout, - Intensifs et hyperboles : 2 souvent, 5 toujours, 6 Que de fois, 8 toutes 32 si, 12 moins que ; 29 invincible, 31 suprême, 33 inexorable - ponctuation expressive : exclamations (1, 7, 8, 13, 17, 26, 32, 34-35), interrogations (24, 32) - impératifs : 25, 26 - vocabulaire abstrait (âme, cœur, pensée, espérances) qui exprime l’intériorité de l’âme : répétition de profondes (3 ; 29), au fond de (4) ; vocabulaire de la dissimulation (cacher 4, 24, 28 ; secret 28) … qui engendre une relation privilégiée avec la nature … - correspondance entre le je et la nature dont les éléments s’inversent : « Tu es beau comme le désert »(7) ; « l’incendie s’étend comme une chevelure » (18) - motif du feu (15-19) : une nature en feu pour dire l’embrasement de l’âme - nature indéchiffrable (obscurité, chaos) qui exprime le secret que l’on ne peut révéler (mugissement confus, gémissement des arbres, hurlement des bêtes, bourdonnement de l’incendie) : nature qui souffre comme Atala. … qui fait naître une émotion partagée - l’expression du pathétique : 1 Hélas !, 21 Quel tourment - l’émotion est partagée par un double récepteur : Chactas (4 Ce qui m’effrayait surtout…) et le lecteur puisque la souffrance amoureuse se fait spectacle (17 : Quel affreux, quel magnifique spectacle) La quête de l’Idéal Des êtres d’exception … - isolés : espace symbolique du refuge des deux amants : la forêt ; coupure avec le monde de la société : 29-30 ; le monde ne se réduit plus qu’aux deux amants (sans cesse auprès de moi … Passer ma vie à tes pieds) - purs : la virginité (34) ; symbolique du feu et des larmes purificatrices ; innocence de leurs relations (Ô mon jeune amant 6 devient à la fin Mon jeune ami 27) ; recherche de la transparence 25 Ouvre-moi ton cœur … quand un ami regarde dans notre âme) ; sacrifice de soi (29-31) … en conflit avec le réel … - vocabulaire guerrier (5 repoussant… détruisant, 27 combats, 29 invincible, 33 engloutir) ; motif de l’incendie. - le heurt avec les institutions : la mère, la loi religieuse - le thème du rêve : 31, 32 - l’échec final : contradiction, regret + forme négative finale (n’avoir pas été à toi) = amour spirituel et non charnel, amour des idées et des mots et non amour du corps physique. Le héros romantique ne s’intègre pas dans l’épaisseur du réel mais communique avec un au-delà (10 : les Esprits invisibles … et qui cherchent la fuite dans la mort Perspective chrétienne du fait des périphrase : 33 l’éternité va m’engloutir … le Juge inexorable, 34 je vois avec joie ma virginité dévorer ma vie. Synthèse : Le romantisme et le personnage romantique Ce personnage qui se révèle être …
… est caractéristique de la vision du monde du romantisme. On le nommera personnage romantique. Lecture analytique du texte de Flaubert : Une scène romantique …
- l’isolement qui réunit les deux amants : « à l’écart »3 ; « au fond, tous les deux, cachés par l’ombre »9-10 ; comparaison « comme deux Robinsons »3-4 - thème constant « ils », pronom4 « leur », adj.« leurs »4,8 ; verbes pronominaux ( « se placer »1, « se coucher »2, « s’embrasser »3) ; juxtaposition des actions(1-3) = « vivre perpétuellement »(4) - lexique de la passion : verbes : « se coucher »2, « s’embrasser »3 ; noms : « béatitude »4, « leurs désirs »8 - marques de l’intensité : « perpétuellement »4, « béatitude »4, « le plus magnifique de la terre »5, « ne…que »8 - jeu des sens : tactile « s’embrassaient »3 ; visuel « apercevaient »5, auditif « entendaient »6 2 subjectivités à l’unisson (« leur semblait 4 ; distorsion entre le lieu « petit endroit »4 et l’effet produit « le plus magnifique de la terre »5) qui transfigure le monde ; renaissance du monde : « n’eût commencé à »8
… tournée en dérision
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![]() | «Le ciel, la nuit, l’été» de Guillaume Apollinaire. Dessiner le monde, dessiner des mots | ![]() | «La ronde autour du monde» (//poésie) (production collective : monde et personnages en ronde) |
![]() | «marche» dans les trois derniers recueils Puisque je suis ce buisson (2001), Tout entier visage (2005), Et la terre coule (2006)... | ![]() | «C’est la plus belle avenue que je crois qui soit au monde») jusqu’à Régis Debray («Le seul égout au monde qui donne au badaud l’ivresse... |
![]() | «…la puissance humaine est à peu près semblable à la nature divine; ce que Dieu crée dans le monde par sa pensée, l’esprit (humain)... | ![]() | «Toulouse en chanson du monde» en 2009 avec entre autre Rita Macédo, Wab, Ange B, Guillaume Baraband etc… |
![]() | «terre de pèlerinage pour le monde noir» et l’intellectuel Martiniquais en Saint | ![]() | |
![]() | «quel est le titre du film, qui sont les personnages représentés, ou peut bien se situer le bout du monde… ?» | ![]() | «Au fondement de la Grèce : cités, mythes, panhellénisme» : l’étude de Massalia conduit, en effet, à découvrir le monde grec dans... |