Les quatre éléments
L'air c'est rafraîchissant
Le feu c'est dévorant
La terre c'est tournant
L'eau - c'est tout différent L'air c'est toujours du vent
Le feu c'est toujours bougeant
La terre c'est toujours virant
L'eau - c'est tout différent L'air c'est toujours changeant
Le feu c'est toujours mangeant
La terre c'est toujours germant
L'eau - c'est tout différent Et combien davantage encore ces drôles d'hommes espèces de vivants
Qui ne se croient jamais dans leur vrai élément.
Claude Roy
Les quatre éléments
L'air c'est rafraîchissant
Le feu c'est dévorant
La terre c'est tournant
L'eau - c'est tout différent L'air c'est toujours du vent
Le feu c'est toujours bougeant
La terre c'est toujours virant
L'eau - c'est tout différent L'air c'est toujours changeant
Le feu c'est toujours mangeant
La terre c'est toujours germant
L'eau - c'est tout différent Et combien davantage encore ces drôles d'hommes espèces de vivants
Qui ne se croient jamais dans leur vrai élément.
Claude Roy
Météorologie
L’oiseau vêtu de noir et vert
m’a apporté un papier vert
qui prévoit le temps qu’il va faire.
Le printemps a de belles manières. L’oiseau vêtu de noir et blond
m’a apporté un papier blond
qui fait bourdonner les frelons.
L’été sera brûlant et long. L’oiseau vêtu de noir et jaune
m’a apporté un papier jaune
qui sent la forêt en automne. L’oiseau vêtu de noir et blanc
m’a apporté un flocon blanc. L’oiseau couleur du temps que m’apportera-t-il ?
Claude Roy
Météorologie
L’oiseau vêtu de noir et vert
m’a apporté un papier vert
qui prévoit le temps qu’il va faire.
Le printemps a de belles manières. L’oiseau vêtu de noir et blond
m’a apporté un papier blond
qui fait bourdonner les frelons.
L’été sera brûlant et long. L’oiseau vêtu de noir et jaune
m’a apporté un papier jaune
qui sent la forêt en automne. L’oiseau vêtu de noir et blanc
m’a apporté un flocon blanc. L’oiseau couleur du temps que m’apportera-t-il ?
Claude Roy
Le flocon
Venant de Norvège Un flocon de neige Qui volait au vent S’en allait rêvant.
Voyant une fille D’allure gentille Par le Nord giflée Bien emmitouflée D’un bonnet de laine Il se dit : "Ma veine ! De la bonne aubaine Si je profitais pour me camoufler Et me réchauffer. J’attendrai demain Pour continuer tout ce long chemin."
Il n’eut pas de peine A mettre le nez Dessous le bonnet Mais sa longue route Soudain s’arrêta : Une frêle goutte Fut le résultat. Ceux qui se figurent Pouvoir ignorer Tout de leur nature N’ont plus qu’à pleurer. Louis Delorme
Le flocon
Venant de Norvège Un flocon de neige Qui volait au vent S’en allait rêvant.
Voyant une fille D’allure gentille Par le Nord giflée Bien emmitouflée D’un bonnet de laine Il se dit : "Ma veine ! De la bonne aubaine Si je profitais pour me camoufler Et me réchauffer. J’attendrai demain Pour continuer tout ce long chemin."
Il n’eut pas de peine A mettre le nez Dessous le bonnet Mais sa longue route Soudain s’arrêta : Une frêle goutte Fut le résultat. Ceux qui se figurent Pouvoir ignorer Tout de leur nature N’ont plus qu’à pleurer. Louis Delorme
Il a neigé
Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé, Que le chaton croit rêver. C'est à peine s'il ose Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé, Que les choses Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose S'aventurer dans le verger, Se sentant soudain étranger À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés.
Maurice Carême
Il a neigé
Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé, Que le chaton croit rêver. C'est à peine s'il ose Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé, Que les choses Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose S'aventurer dans le verger, Se sentant soudain étranger À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés.
Maurice Carême
Un brouillard à couper...
Un brouillard à couper au couteau Tombe, tombe petite pluie,
Tu m’ouvres l’appétit !
Bienvenue, tous les vents,
Vous me rendez gourmand !
J’engloutis vos tempêtes
A grands coups de fourchette.
Oh ! neige, j’aime tes flocons,
Qui me rendent glouton !
J’avale tes congères
A la petite cuillère,
Elles glissent sur le manche
Comme des avalanches.
J’aime tant le brouillard,
J’en coupe des grosses parts
Avec un grand couteau,
Ça vaut un bon gâteau !
François BOUCHER
(Faire la pluie et le beau temps)
Un brouillard à couper...
Un brouillard à couper au couteau Tombe, tombe petite pluie,
Tu m’ouvres l’appétit !
Bienvenue, tous les vents,
Vous me rendez gourmand !
J’engloutis vos tempêtes
A grands coups de fourchette.
Oh ! neige, j’aime tes flocons,
Qui me rendent glouton !
J’avale tes congères
A la petite cuillère,
Elles glissent sur le manche
Comme des avalanches.
J’aime tant le brouillard,
J’en coupe des grosses parts
Avec un grand couteau,
Ça vaut un bon gâteau !
François BOUCHER
(Faire la pluie et le beau temps)
L'air en conserve
Dans une boîte, je rapporte Un peu de l'air de mes vacances Que j'ai enfermé par prudence. Je l'ouvre ! Fermez bien la porte
Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l'odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,
Les arômes de la forêt... Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie : C'est que le fond de l'air est frais.
Jacques Charpentreau (né en 1928)
L'air en conserve
Dans une boîte, je rapporte Un peu de l'air de mes vacances Que j'ai enfermé par prudence. Je l'ouvre ! Fermez bien la porte
Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l'odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,
Les arômes de la forêt... Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie : C'est que le fond de l'air est frais.
Jacques Charpentreau (né en 1928)
Je jouais
Je jouais à grimper à l'arc-en-ciel comme à l'échelle Sur le jaune j'ai cueilli des boutons d'or Sur l'orange j'ai des clémentines Sur le rouge des framboises et des cerises Plus haut, j'ai respiré les violettes Dans le bleu j'ai coupé une fenêtre de ciel pour voir l'indigo Et je suis tombé par la fenêtre sur l'herbe verte.
Luce GUILBAUD
Je jouais
Je jouais à grimper à l'arc-en-ciel comme à l'échelle Sur le jaune j'ai cueilli des boutons d'or Sur l'orange j'ai des clémentines Sur le rouge des framboises et des cerises Plus haut, j'ai respiré les violettes Dans le bleu j'ai coupé une fenêtre de ciel pour voir l'indigo Et je suis tombé par la fenêtre sur l'herbe verte.
Luce GUILBAUD
Sept couleurs magiques
Rouge comme un fruit du Mexique
Orangé comme le sable d'Afrique
Jaune comme les girafes chics
Vert comme un sorbet de Jamaïque
Bleu comme les vagues du Pacifique
Indigo comme un papillon des tropiques
Violet comme les volcans du Martinique
Qui donc est aussi fantastique
Est-ce un rêve ou est-ce véridique ?
C'est dans le ciel magnifique
L'arc aux sept couleurs magiques.
Mimy Doinet (née en 1958)
Sept couleurs magiques
Rouge comme un fruit du Mexique
Orangé comme le sable d'Afrique
Jaune comme les girafes chics
Vert comme un sorbet de Jamaïque
Bleu comme les vagues du Pacifique
Indigo comme un papillon des tropiques
Violet comme les volcans du Martinique
Qui donc est aussi fantastique
Est-ce un rêve ou est-ce véridique ?
C'est dans le ciel magnifique
L'arc aux sept couleurs magiques.
Mimy Doinet (née en 1958)
L’eau discrète
Une eau glacée qui coule. On l’entend sans la voir
(La pensée de l´été qui chantonne sous l´herbe)
Les toutes petites abeilles noires leur bourdon continu
(Le rêve que le soleil fait à bouche fermée)
A onze heures en août le monde est transparent
Il sera brûlant après la méridienne
Une très modeste éternité baigne de clarté vive
L´eau qui court les abeilles le soleil triomphant
Une éphémère qui nous habite toi et moi
Elle fondra dans le jour comme le sucre dans l´eau
Comme le temps dans le temps.
Claude Roy
L’eau discrète
Une eau glacée qui coule. On l’entend sans la voir
(La pensée de l´été qui chantonne sous l´herbe)
Les toutes petites abeilles noires leur bourdon continu
(Le rêve que le soleil fait à bouche fermée)
A onze heures en août le monde est transparent
Il sera brûlant après la méridienne
Une très modeste éternité baigne de clarté vive
L´eau qui court les abeilles le soleil triomphant
Une éphémère qui nous habite toi et moi
Elle fondra dans le jour comme le sucre dans l´eau
Comme le temps dans le temps.
Claude Roy
Le Lac
“Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Jeter l’ancre un seul jour? Ô lac! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde! Je viens seul m’asseoir sur cette Pierre
Où tu la vis s’asseoir! Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.”
Alphonse De Lamartine, Le Lac, (extrait)
La Bibliothèque de la Poésie
La Poésie Romantique.
Le Lac
“Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Jeter l’ancre un seul jour? Ô lac! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde! Je viens seul m’asseoir sur cette Pierre
Où tu la vis s’asseoir! Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.”
Alphonse De Lamartine, Le Lac, (extrait)
La Bibliothèque de la Poésie
La Poésie Romantique.
CHANSON DE LA ROSE DES VENTS
C’est le vent du Sud qui fait l’amour aux scabieuses C’est le vent du Sud qui fait l’amour au soleil
C’est le vent du Nord qui fait la mort à la terre C’est le vent du Nord qui fait la mort à l’amour
C’est le vent d’Ouest qui fait le songe à la mer C’est le vent d’Ouest qui fait le songe au sommeil
Et c’est le vent d’Est qui fait le jour à la nuit Et c’est le vent d’Est qui fait le jour à la vie
Georges Emmanuel Clancier (né en 1914), Une Voix, Gallimard
CHANSON DE LA ROSE DES VENTS
C’est le vent du Sud qui fait l’amour aux scabieuses C’est le vent du Sud qui fait l’amour au soleil
C’est le vent du Nord qui fait la mort à la terre C’est le vent du Nord qui fait la mort à l’amour
C’est le vent d’Ouest qui fait le songe à la mer C’est le vent d’Ouest qui fait le songe au sommeil
Et c’est le vent d’Est qui fait le jour à la nuit Et c’est le vent d’Est qui fait le jour à la vie
Georges Emmanuel Clancier (né en 1914), Une Voix, Gallimard
Le vent Ce n’était pas Une aile d’oiseau.
C’était une feuille Qui battait au vent.
Seulement, Il n’y avait pas de vent.
S’il faut rendre compte Des beautés du monde,
On n’oubliera pas Les moulins à vent
Que le vent détraque Et qui nous oublient
Pour le vent, l’aurore et la liberté.
Guillevic (né en 1907), Exécutoire, Gallimard
Le vent Ce n’était pas Une aile d’oiseau.
C’était une feuille Qui battait au vent.
Seulement, Il n’y avait pas de vent.
S’il faut rendre compte Des beautés du monde,
On n’oubliera pas Les moulins à vent
Que le vent détraque Et qui nous oublient
Pour le vent, l’aurore et la liberté.
Guillevic (né en 1907), Exécutoire, Gallimard
Vent Vent qui rit Vent qui pleure Dans la pluie, Dans les cœurs;
Vent qui court, Vent qui luit Dans les cours Dans la nuit ;
Vent qui geint, Vent qui hèle Dans les foins, Dans les prêles ;
Dis-moi, vent Frivolant, A quoi sert Que tu erres
En sifflant Ce vieil air Depuis tant tant d'hivers ? Maurice Carême Vent Vent qui rit Vent qui pleure Dans la pluie, Dans les cœurs;
Vent qui court, Vent qui luit Dans les cours Dans la nuit ;
Vent qui geint, Vent qui hèle Dans les foins, Dans les prêles ;
Dis-moi, vent Frivolant, A quoi sert Que tu erres
En sifflant Ce vieil air Depuis tant tant d'hivers ? Maurice Carême
Dans une boîte, je rapporte Un peu de l'air de mes vacances Que j'ai enfermé par prudence. Je l'ouvre ! Fermez bien la porte
Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l'odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,
Les arômes de la forêt... Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie : C'est que le fond de l'air est frais.
Jacques CHARPENTREAU
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Dans une boîte, je rapporte Un peu de l'air de mes vacances Que j'ai enfermé par prudence. Je l'ouvre ! Fermez bien la porte
Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l'odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,
Les arômes de la forêt... Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie : C'est que le fond de l'air est frais.
Jacques CHARPENTREAU
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Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas heurter la porte ?
A plein cabas il nous apporte
Les marrons fous, les feuilles mortes.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas à la fenêtre ?
Par la moindre fente il pénètre
Et s'enfle et crache comme un chat.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
- J'entends les cris des laboureurs,
La terre se fend, se soulève.
Je vois déjà le grain qui meurt,
Je vois déjà le blé qui lève.
Voici le temps des laboureurs.
Pierre Menanteau
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LE VENT D'AUTOMNE
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas heurter la porte ?
A plein cabas il nous apporte
Les marrons fous, les feuilles mortes.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas à la fenêtre ?
Par la moindre fente il pénètre
Et s'enfle et crache comme un chat.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
- J'entends les cris des laboureurs,
La terre se fend, se soulève.
Je vois déjà le grain qui meurt,
Je vois déjà le blé qui lève.
Voici le temps des laboureurs.
Pierre Menanteau |